CELEBRATION DE LA BIODIVERSITE COMME DON DE DIEU

A l’occasion de la Journée mondiale de la Biodiversité, l’Initiative Interreligieuse pour les forêts tropicales a organisé la Conférence Nationale de la Biodiversité du 22 au 23 Mai 2024. Le premier jour de cette conférence a porté sur un office religieux sous le thème “Célébrons la Biodiversité” à la Cathédrale du Centenaire Protestant.

Avec pour but de mobiliser différentes communautés de foi et de les impliquer dans la protection de la biodiversité au travers des actions durables, cette célébration a servi de cadre de haut niveau de mutualisation des efforts en réunissant différents chefs religieux et autorités traditionnelles, à savoir les chefs de l’église Protestante, de l’église Catholique, des églises de Réveil du Congo, de la foi Bahaï, de l’Armée du Salut et des autorités traditionnelles et coutumières.

A tour de rôle, ces chefs spirituels ont réaffirmé leurs engagements à protéger les forêts, habitat de la biodiversité de la RDC pour assurer un bon avenir au peuple Congolais, après avoir été sensibilisés sur la protection de la Biodiversité.

Le président de la CENCO, Monseigneur Marcel UTEMBI, a ainsi annoncé que l’église catholique est disposée à inclure la pastorale de l’écologie intégrale au cœur de son action régulière. Elle maintiendra aussi une évangélisation en profondeur et l’engagement pour la sauvegarde de la maison commune par la pérennisation des acquis, l’intensification du travail en synergie avec les différentes parties prenantes et les formations intenses à leurs adresses pour une maîtrise et une gestion responsable des ressources.

Pour y parvenir, l’église catholique planifie sept programmes. Il s’agit du programme pastorale de la redynamisation de la CERN pour les diocèses, les paroisses, et les communautés ecclésiales vivantes par la célébration des journées nationales et internationales de ressources naturelles ; un programme d’appui à l’électrification des entités rurales et périurbaines par la construction des micros centrales hydroélectriques et solaires, pour appuyer la lutte contre la déforestation ; et un programme d’accompagnement à la gestion des forêts des communautés locales et des peuples autochtones. A cela s’ajoutent le programme d’appui au communautés minières, le programme d’accompagnement et d’appui à l’éducation environnementale, le programme de relance et d’appui à la promotion de l’agropastorale, et enfin le partenariat, lobbying et mobilisation de ressources.

Pour ce qui est de l’ECC, le Révérend Moise MATESO, Premier Vice-Président de l’ECC, a signifié que l’Eglise s’inspire des saintes écritures, précisément dans le livre de Genèse 26, pour enseigner sur la protection de la nature, car nous-même en dépendons. L’ECC s’engage ainsi à sensibiliser les fidèles à la protection de la nature en démontrant l’importance des arbres.

En outre, au travers des Synodes urbains et comités exécutifs organisés annuellement en présentiel et réunissant tous les présidents provinciaux, les membres du staff de l’ECC, les Secrétaires Généraux et les présidents des fédérations, l’ECC s’engage à mobiliser tous ces responsables afin que ces derniers sensibilisent à leur tour les fidèles protestants sous leurs responsabilités, couvrant ainsi toute la RDC.

A en croire le Colonel Gracia Matondo, Représentant légal de l’Armée du Salut, à travers cette célébration pour la cause de la Biodiversité, les églises membres de la plateforme des confessions religieuses s’engagent pour une confession verte. Prenant la parole au nom de cette plateforme,f il a exprimé leur engagement à « promouvoir la protection et la préservation de la biodiversité de la RDC à travers les initiatives écologiques coordonnées ; à inclure dans les formations théologiques la composante théologie et l’écologie ou écothéologie pour pouvoir renforcer la capacité de nos clergés à intégrer les aspects liés à l’amour de la creation, à l’amour de la nature et à la gestion des projets environnementaux dans notre diaconal”. Cet engagement sera aussi matérialisé en menant des plaidoyers auprès du gouvernement pour considérer et capitaliser les efforts fournis par les églises en matière de protection de l’environnement, mais surtout afin que ce gouvernement de la RDC considère la perte de la biodiversité et la déforestation comme une agression imminente. Et enfin la plateforme des confessions religieuse s’engage à valoriser la vie et les ressources durables des peuples autochtones comme l’univers par excellence, don de Dieu pour des générations futures de ce même peuple.

Cette plateforme est composée de l’Armée du Salut, l’église Kimbanguiste, l’église de Réveil, l’église Liloba na Nzambe, les églises indépendantes au Congo, les églises autochtones traditionnelles Bangunza mpeve ya longo, la communauté Islamique du Congo, et l’église orthodoxe.  

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De son côté, la COMICO, représentée par Cheick Abdallah MANGALA, a réaffirmé son engagement, au travers des fidèles musulmans de la République, à “protéger notre forêt et à protéger tout ce qui amène une subsistance à notre vie”. Selon ce representant legal de la COMICO, Protéger la nature renvoie à avoir l’harmonie de la coexistence entre toutes les créations.

Concrètement, sur base des références dans les livres saints musulmans, les fidèles musulmans seront sensibilisés premièrement au travers des enseignements dans les lieux saints, à savoir les mosquées, et ensuite ces enseignements seront propagés au travers des écoles afin que lesdits fidèles acquièrent les habitudes de protection des différents éléments de la nature.

Par ailleurs les autorités traditionnelles, déjà engagées pour la cause, ont réaffirmé leur volonté de contribuer à la protection de la nature face à la dégradation que connait actuellement l’univers.

“Autorités contumières, gardiens des us et coutumes, gardiens de la nature, gardiens de l’arbre, gardiens de la terre, gardiens des populations.  Nous voudrons ici encore vous dire que l’autorité coutumière est débout, engagée non seulement à protéger et apporter la solution, mais également à accompagner tous les projets liés aux communautés locales, peuples autochtones pygmées y inclus” a déclaré Sa Majesté MFUMU DIFIMA, Président du Conseil Supérieur de l’Autorité Traditionnelle et Coutumière RDC/AFRIQUE. 

A l’en croire, les autorités traditionnelles et coutumières, vivants de l’arbre et survivants de l’arbre, poursuivront les actions au travers de la deforestation qui permet aux communautés rurales et paysanes de se nourrir et de la reforestation en vue d’équilibrer les climats. Ceci en conscientisant ces populations pour réguler la consommaton des arbres et en accompagnant des investisseurs engagés dans la lute contre la degradation de la biodiversité.

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Enfin pour ce qui est de la Foi Bahaï, son engagement envers la protection de la Biodiversité ne relève pas d’une question opportune, mais est profondément encrée dans ses principes fondateurs qui promeuvent l’unité et la justice. Ces principes qui guident les croyants non seulement dans leur vie spirituelle, mais aussi dans leur engagement social et environnemental.

Ainsi l’engagement de la Foi Bahaï envers la protection de la biodiversité est integré dans l’ensemble d’activités menées avec la communauté à la base. D’après Christian LUPEMBA, Représentant de la Foi Bahaï, ces activités sont fondées sur la consultation et l’évaluation des besoins en vue de promouvoir le bien-être individuel et collectif et d’améliorer la qualité de vie aussi bien matériellement que spirituellement. Dans les besoins évalués sont inclus aussi les besoins de la Biodiversité.

Pour la foi Bahaï, il s’agit d’un engagement qui ne concerne pas seulement les questions présentes, mais qui est générationnel et sera implémenté à travers le temps et par différents membres répandus dans tous les pays.  

Il sied de signaler qu’outre les fidèles répertoriés dans les différentes communautés de foi présentes, des élèves ont aussi pris part à cette célébration de la Biodiversité comme don de Dieu, et ont, de ce fait, été sensibilisés.