Le Conseil Economique et Social de la République Démocratique du Congo a organisé, le lundi 22 mai 2023 à son siège à Kinshasa, un atelier de réflexion sur la préparation du projet de mobilité climatique en Afrique. Ce projet est porté par l’Union des Conseils Economiques et Sociaux et institutions similaires d’Afrique (UCESA).

En plus de la présence des membres du Conseil Economique et Social et des membres de la délégation de l’UCESA, l’Initiative interreligieuse pour les forêts tropicales en RDC y a participé à côté des autres invités et des représentants des institutions. Quatre membres du Conseil Consultatif national de l’IRI RDC, René NGONGO (de l’OCEAN), Guy KAJEMBA du Groupe de travail climat rénové (GTCR-R), Révérend Matthieu YELA (Facilitateur national IRI RDC) et le Professeur Albert KABASELE YENGE YENGA, expert physicien de télédétection qui fait une présentation sur les facteurs de changement climatique et leurs effets qui poussent les populations à l’errance. Il a partagé son expérience sur des preuves obtenues par satellite, en rapport avec la dégradation des ressources naturelles dans les zones occupées par les Mbororo, considère ce phénomène comme une menace contre la sureté de l’Etat et a profité de l’occasion pour recommander au Conseil Economique et Social de travailler en collaboration avec le parlement et d’envoyer des élus sur place, pour que le phénomène Mbororo dans le cadre des migrations climatiques soit pris au sérieux.

Le président de GIBEC invite l’IRI-RDC à mener un plaidoyer sur une  » Politique très claire de forêt de grande valeur. Pas de levée de moratoire sans accomplir les conditions. L’exploitation des hydrocarbures doit rester dans le cadre des lois qui encadrent la matière ».

«Nous avons la parole. Avec les experts ici, nous pouvons ensemble faire entendre la voix de l’Eglise sur cette question des forêts, car il s’agit de notre maison commune», Monseigneur Donatien Nshole à l’IRI-RDC.

« Si l’église s’implique dans la lutte contre la pollution plastique, notre ville sera assainie », exhortation de l’abbé Noël N’tungu à IRI-RDC.

«L’IRI-RDC doit s’intéresser aux actions à court termes. La pollution plastique à Kinshasa doit nous interpeller. Si aujourd’hui, l’église se mobilise, nous pouvons nettoyer cette ville et vivre dans un milieu assaini», Abbé Noël N’tungu/ CENCO.

Forêt : Plaidoyer des PA pygmées en direction de l’église catholique. « Si la loi sur les pygmées a été promulguée, c’est aussi grâce à vous. Si la réforme foncière a avancé c’est aussi grâce à vous. Nous avons tjrs besoin de vous pour nous accompagner », Diel Muchire/ IRI-RDC

Les autorités ecclésiastiques de l’ECC (Eglise du Christ au Congo), ont été sensibilisées à la gravité de la déforestation et l’urgence d’enrayer la disparition des forêts tropicales. Une thématique que les hommes de l’église doivent désormais intégrer dans leurs activités pastorales afin de sauver les forêts congolaises menacées par l’agriculture itinérante sur brûlis, l’exploitation minière, le bois énergie, et d’autres moteurs directs et indirects de la déforestation. Ce briefing de haut niveau a été organisé par IRI-RDC (Initiative Interreligieuse pour les forêts tropicales), à Kinshasa, du 26 au 27 avril.

 

« Nous avons un stock d’environ 24 à 28 Gigatonnes de carbone sur pied, sur une étendue de 1,5 millions de Km2. Mais, cette étendue ne perd pas moins de 1 100 Km2 de forêt par an, ce qui nous fait dire qu’avec une population qui va passer de 100 millions à 200 millions d’habitants d’ici à 2050, la forêt congolaise sera en danger en absence d’alternatives », a déclaré le professeur Kabasele Yenga Yenga. « L’Eglise a un rôle fondamental. Parce que les scientifiques et les politiques sont des fidèles. Au lieu que les pasteurs prêchent seulement le ciel, ils doivent aussi faire la sensibilisation des décideurs politiques à sur cette question ».

Selon les organisateurs, les forêts ont une valeur spirituelle intrinsèque. Leur restauration et gestion peuvent devenir une pratique spirituelle profonde. Ainsi, IRI-RDC s’est engagée à travailler aux côtés des chefs coutumiers, des communautés locales et des peuples autochtones pour rechercher et développer des alternatives économiques durables.

« Je me disais que la RDC, avec notre forêt, on n’avait pas à s’en soucier. Mais, quand j’ai suivi l’exposé du professeur Kabasele avec tout ce qu’il nous a montré comme statistiques, j’ai été très touchée de cette menace de la disparition de nos forêts », a indiqué pasteure Biasima Lala Rose, présidente nationale de la Fédération des femmes protestantes.

Au cours de ces deux jours de travaux, les hommes de Dieu ont été sensibilisés également sur la problématique de la justice sociale et la protection des droits des gardiens des forêts. Ils ont été exhortés à s’engager dans le travail avec IRI-RDC aux niveaux local, provincial et national pour faire de la protection des forêts et des droits des communautés forestières une question prioritaire.

« A travers vous, il y a des multitudes de personnes dans vos paroisses. Nous espérons toucher les 47% des chrétiens protestants. C’est un devoir divin, car Dieu nous a demandé de protéger et cultiver le jardin, donc la forêt. Nous félicitons IRI-RDC pour l’initiative et le travail abattu », a exhorté le pasteur Milenge Mwenelwata, 2ème vice-président de l’ECC.

Au regard de l’urgence qu’il y a à sauver les forêts congolaises, des orientations claires ont été données aux pasteurs de l’ECC, par le Représentant légal de l’Eglise, le pasteur André Bokundoa-Bo-Likabe. L’Eglise s’est engagée à valoriser sa présence et son influence sur cette thématique, et porter IRI-RDC pour consolider sa position de mouvement national important, visible et crédible sur les programmes et réformes politiques en RDC.  

« J’en appelle à tous les chrétiens, hommes et femmes de l’ECC, que nous puissions travailler ensemble pour sauver la forêt », a-t-il exhorté.

Notons par ailleurs qu’après cette séance de travail avec l’Eglise du Christ au Congo, IRI-RDC envisage rencontrer dans le tout prochain jour, la Conférence nationale épiscopale du Congo (CNECO), afin de briefer les autorités de l’Eglise catholique sur l’importance d’impliquer l’Eglise dans la lutte contre la déforestation en RDC.

« Il y avait un acteur important qui nous manquait dans le plaidoyer pour préserver les forêts, c’était l’Eglise », s’est félicité René Ngongo, rapporteur et président de la Commission Environnement et ressources naturelles du Conseil économique et social.

 

Forêts : « La Norvège a soutenu dès le début l’idée de l’IRI. L’Eglise peut inciter les autorités à prendre des décisions en faveur de la préservation des forêts « . Ambassadeur de la Norvège en RDC aux pasteurs de l’ECC.

Climat : Deux communes de Kinshasa subissent un réchauffement. Limete à cause de la méthanisation, et Lingwala à cause de la promiscuité. Si rien n’est fait cette situation va s’empirer sur toutes les communes de Kinshasa. (Prof Kabasele aux pasteurs de l’ECC.

Forêt : Rencontre d’information de haut niveau entre l’IRI-RDC (Initiative inter religieuse pour les forêts tropicales ) et l’Eglise du Christ au Congo (ECC). L’objectif est d’impliquer les chefs de l’Eglise dans la lutte contre la déforestation en RDC.